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Concrètement, on voit aujourd’hui, par exemple, des diplômés reconnus dans leurs spécialités réfléchir sur ces phénomènes soi-disant paranormaux : des physiciens et ingénieurs s’interrogent sur la propulsion des vaisseaux, sur l’antigravité ou sur les trous de vers comme passages spatio-temporels éventuels ; des philosophes pensent le lien possible entre la conscience et les phénomènes ovni ; des psychologues pratiquent l’écoute et l’hypnose auprès d’abductés et examinent les états de conscience augmentée d’extrasensoriels ; des médecins développement des travaux autour des Near Death Experience ; des biologistes se penchent sur les liens entre corps et l’âme ; des historiens examinent l’hypothèse de la théorie des anciens astronautes ; des juristes travaillant dans le domaine du droit spatial commence à réfléchir à l’ hypothèse extraterrestre, tandis que d’autres encore approchent sur la Terre comme conscience vivante, etcetera. L’évolution est telle, que je me demande si les mots « paranormal » et « surnaturel » font encore vraiment sens ! Car, si l’on en croit tous ces professionnels s’intéressant à de tels sujets avec compétence et ouvertement, cela signifie que la plupart de ces domaines sont déjà entrés, du moins en partie, dans le grand champ de la connaissance humaine. On a là une avancée qui est, selon moi, l’inverse de l’obscurantisme, en ce sens c’est pour l’instant un puissant facteur d’évolution. Mais, je le répète, cela n’empêche pas certains individus d’avoir des comportements hystériques ou très irrationnels vis-à-vis de ces sujets, mais ceci n’est plus tout à fait significatif par rapport à l’évolution globale des sciences exactes et humaines que je tente de vous le faire comprendre. La vraie question, et non la moindre, est de trouver un équilibre entre in et out, entre intuition et raison, entre induction et déduction, entre ésotérisme et exotérisme, entre physique et paraphysique. Vous utilisez dans votre question le mot « ouverture », donc en ce sens non le paranormal n’est pas un risque pour l’évolution de la société. Par contre, il est évident que si le paranormal prenait le pas sur toute autre forme de pensée, ce serait alors une « fermeture », et il deviendrait prisonnier de son propre univers ; en ce cas, cela aurait une incidence obscurantiste ou totalitaire, toutefois, ce n’est pas du tout le problème à l’heure actuelle. L’enjeu actuel est plutôt de trouver un point d’équilibre entre les deux, et je crois que nous allons doucement vers cela, malgré nos doutes et nos tâtonnements.

Est-ce que ce sont les découvertes scientifiques qui influencent notre perception du paranormal ? Le paranormal c'est ce que l'on considère généralement à côté de la norme, du moins ce que la norme ou le paradigme dominant ne parvient pas (ou ne veut pas pour différentes raisons) à élucider et à faire entrer dans son discours et ses institutions. A partir de là, ce qui hier pouvait sembler paranormal ne l'est plus forcément aujourd'hui. Le phénomène ovni, par exemple, a été vu différemment selon les âges. Les gens observent depuis fort longtemps des "choses" ou des êtres. Ce ne sont pas tant les "choses multiformes" qui changent que la façon d'en parler et de les conceptualiser, de se les approprier parfois par la croyance (ex, ce sont des dieux bénéfiques ou des diables qu'il faut chasser) ou par les sciences (ex, ce sont des objets métalliques d'un certain diamètre échappant aux radars ou y apparaissant au contraire). Oui les protocoles scientifiques laissent une empreinte sur les ufologues, notamment ceux attachés à mener des recherches répondant à une démarche scientifique précise basée sur des analyses rigoureuses, parfois de la statistique. Cette façon d'appréhender l'ovni, en rendant le phénomène le plus concret et vérifiable possible est bien sûr en accord avec l'humeur scientifique de la modernité. Et, lorsque la science décale sa rhétorique, je veux dire qu'elle change ses hypothèses de travail (ex, passage d'une science basée sur les lois physiques à une compréhension quantique des phénomènes), on constate que la façon d'appréhender collectivement l'ovni et son E.T suit le mouvement et évolue dans le même sens.