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Dans l’affaire qui nous intéresse, des clans naissent et s’affrontent par les mots : l’Alien Project d’un côté, les détracteurs de l’autre. Évidemment, sauf exception, l’homme a appris à ne plus sauter à la gorge du clan adverse. Il sait qu’il n’a pas le droit d’attaquer son voisin, lois et sanction servent à lui rappeler cela, à freiner et contrôler cet élan, mais l’élan demeure et s’habille d’invectives alors verbales. Que se passe-t-il ? Les mots se changent en projectile afin de créer des maux dans le clan adverse. Autrement dit, chez l’humain les mots remplacent les becs, les ongles, les crocs, il est un fait que dans cette affaire un clan agresse l’autre par discours interposé et inversement. Le mot se meut en projectile, il devient une manifestation de la force et de la puissance du groupe, aussi bien des « pour » l’affaire Nazca que des « contre »... Et celui qui a assisté d’une façon ou d’une autre aux face à face entre partisans de l’Alien Project et détracteurs sait bien cela ! Deux choses caractérisent l’utilisation des mots-projectiles au stade de la focale A : - Ils sont généralement au service de vérités duelles, par exemple : il est bien ou mal d’analyser les corps tridactyles, c’est scientifique ou pas scientifique, éthique ou pas éthique, c’est sérieux ou c’est un « fake », etc. . - Ils obéissent à de l’émotionalité collective ambiante, pourtant ils se veulent la plupart du temps rationnels, et c’est cela la différence majeure avec l’animal. L’animal qui attaque le membre d’un autre clan ne prétend à aucune rationalité, l’Homme oui. Le mot et le discours servent à exprimer la puissance des clans en question, ils cimentent le lien du clan. Dès lors, tout support (article, radio, web, forum, etc.) devient l’occasion d’activer cet affrontement clanique entre les partisans de l’Alien Projet et les détracteurs. Des parentés fictives génèrent des clans, puis les clans se tirent dessus à boulet rouge, mais, à la différence des animaux, l’Humain justifie son comportement au nom de la plus grande rationalité, au nom de la plus grande éthique, au nom de la plus grande science ou objectivité.... Bref, au nom de la civilisation. c) Installation d’une politique d’intimidation L’intimidation est classique chez nos amis animaux. Ne voit-on pas les poissons, les grenouilles, les crapauds accroître leur masse corporelle ? Ne voit-on pas se développer des parures (pelage ou plumage) chez certains pour faire reculer l’intrus ? C’est aussi à cela que sert en partie la crête des reptiles, les ailes des oiseaux, sans oublier certains sons et odeurs spécifiques émis par l’animal pour intimider. Je ne me lancerai pas dans un développement de ces intimidations, car tel n’est pas le sujet, retenez simplement qu’il s’agit là d’une attitude répandue dans son principe, même si les formes sont diverses. À nouveau, nous retrouvons ce facteur d’intimidation dans les comportements humains ayant opposé les partisans de l’Alien Project d’un côté, aux détracteurs rejetant l’importance de l’affaire de l’autre. En effet, des pressions psychologiques, des menaces, des propos diffamatoires, des procès, se sont succédés dans le cadre de l’affaire Nazca, toujours dans le but d’intimider la partie adverse. Le pelage, la plume ou la crête ont ainsi pris la forme du stylo et du procès verbal, pourtant la dynamique psychique à la base de ces actions demeure la même. d) Affrontement au sujet de la légitimité La légitimité se met en scène au cœur des espèces, et au niveau animalier elle s’établit en fonction de l’âge, du sexe, de la taille, de l’agressivité du sujet, etc. Concernant le cas Nazca, nous constatons que la question de la légitimité est au cœur du débat : - D’une part, on remet en question la légitimité de Thierry Jamin : on lui reproche de ne pas tout à fait avoir le profil du chercheur académique, certains vont s’employer à dévaloriser son diplôme, sa communication peu structurée ; d’autres décrètent que son look chapeauté à la Indiana Jones fait plus de lui un aventurier qu’un archéologue sérieux, laissant supposer qu’une découverte académique et sérieuse ne peut être que douteuse