Qu’est-ce qui définit une conscience végétale ?
À
la
place
de
conscience,
certains
préféreront
parler
d’intelligence,
de
perception
ou
de
transfert
d’information,
mais
peu
importe
le
terme,
c’est
comme
il
conviendra
à
l’oreille
de
chacun,
ne
restons
pas
accrochés
aux
mots,
retenons
plutôt
l’idée
de
fond.
Cette
idée
de
fond
peut
être
très
simplement
exprimée
de
la
façon
suivante
:
d'une
part,
il
se
passe
«
quelque
chose
»
chez
les
végétaux
ressemblant
à
une
réaction
sensible
et
intelligente,
d’autre
part
ce
«
quelque
chose
»
ne
peut
être
nié
sous
prétexte
que
les
plantes
ne
seraient
pas
constituées
de
nerfs,
de
sang,
de
chair
et
apparemment
dépourvues
de
cerveau.
D’autant
plus
que,
si
le
cerveau
à
une
fonction
de
régulation
mentale
et
émotionnelle,
de
gestion
des données en général, rien ne prouve que ce dernier soit un élément essentiel à la conscience ni même un passage obligé pour cette dernière.
Le
fait
est
que
dans
le
langage
commun
nous
faisons
souvent
l’amalgame
entre
conscience
et
mental,
associant
un
peu
hâtivement
la
première
à
la
seconde.
Cet
amalgame
n’est
pas
opposé
à
celui
dont
je
traitais
dans
un
article
précédent
(La
réalité
n’est
pas
le
Réel),
et
qui
fait
que
nous
confondons
parfois
la
réalité
et
le
Réel.
Le
Réel
est
pluriel,
large
et
infini,
alors
que
la
réalité
est
seulement
la
vision
matérielle
et
utilitaire
que
nous
avons
à
notre
modeste
échelle
humaine
de
ce
Réel.
Or,
la
même
confusion
guette
ici
à
partir
du
moment
où
nous
associons
la
conscience
et
le
mental,
la
première
étant
ce
qui
relie
toutes
les
formes
de
vie
(minérale,
végétale,
humaine
et
«
Autres
»),
alors
que
le
mental
est
le
produit
de
l’ego
identitaire
sur
lequel
se
fonde
la
personnalité
et
la
conscience
que
l'on
a
de
soi-même.
Si
tout
à
une
fonction
essentielle
et
indéniable,
tout
ne
doit
pas
être
confondu.
Par
conséquent,
supposer
que
le
végétal
ne
pense
pas
et
ne
soit
pas
un
modèle
en
terme
de
mentalisation
peut
être
acceptable,
par
contre,
conférant
au
mot
«
conscience
»
son
caractère
d’universalité
indépendamment
de
notre
condition
humaine,
les
plantes pourraient également être des sièges de la conscience.
En
d’autres
termes,
les
critères
psychophysiologiques
de
notre
condition
humaine
ne
sont
pas
une
condition
sine
qua
non
de
l’intelligence,
de
la
perception,
de
l’émotion,
de
la
spiritualité
et
encore
moins
la
conscience
;
d’ailleurs,
la
preuve
de
cela
nous
est
donnée
par
les
témoignages
de
personnes
pratiquant
la
décorporation
et
qui
parviennent
à
se
dégager
de
leur
enveloppe
physique
tout
en
continuant
à
voir,
ressentir,
entendre,
communiquer,
etc.
Mieux,
ces
étranges
voyages
hors
du
corps
semblent
parfois
confirmer
qu’en
le
quittant
la
conscience
s’expanse
vers
la
multidimensionnalité,
justement
parce
qu’elle
s’émancipe
de
sa
part
organique,
c’est-à-dire
du
rayon
d’action
limité
du
corps
(mais
aussi du corps social), cerveau y compris.
Par
conséquent,
le
rapprochement
scientifique
matérialiste
entre
la
constitution
de
la
plante
et
la
physiologie
humaine
qui
conduit
généralement
à
la
conclusion
que
la
plante
ne
peut
avoir
de
conscience
ou
être
sensible
pour
telle
ou
telle
raison
physiologique,
ne
tient
pas
vraiment
la
route.
Une
telle
vision
est
aussi
bancale
que
lorsqu’on
cherche
à
évaluer
l’intelligence
et
la
conscience
des
animaux
en
partant
de
tests
fondés
sur
des
critères
humains
que
nous
mettons
en
place
pour
eux,
mais
à
partir
de
ce
que
nous
sommes.
Cette
attribution
de
caractéristiques
comportementales-sensibles
humaines
à
d'autres
formes
vie,
qu’elles
soient
minérales,
végétales,
animales
ou
«
Autres
»,
est
omniprésente
:
c’est
la
tentation
anthropocentrique
mettant
l’Homme
au
centre
des
raisonnements
et
des
stratégies,
tentation
que
l’on
retrouve
à
tous
les
carrefours de nos existences sans même nous en rendre compte.
Prenons
le
contre-pied
de
ce
qui
vient
d’être
dit
à
l’instant,
c’est-à-dire
suivons
la
piste
anthropocentrique
consistant
à
comparer
le
végétal
à
l’humain.
Même
en
suivant
cette
piste
comparative
on
arrive
à
l’idée
d’une
intelligence-conscience
des
plantes.
Pourquoi
?
Parce
que
des
travaux
de
biologistes
dans
ce
domaine
indiquent
que
les
plantes
ne
sont
aucunement
dépourvues
de
système
nerveux
ni
d'organes
sensoriels,
ce qui, selon eux, expliquerait la présence d’une certaine forme d’intelligence-conscience.
Ainsi,
qu’on
dissocie
physiologiquement
l’humain
du
végétal
en
disant
qu’ils
n’ont
rien
en
commun
ou
bien
qu’on
les
rapproche,
on
se
rend
compte
que
les
raisonnements
niant
toute
conscience
et
intelligence
aux
plantes
ne
convainquent
plus.
D’un
côté
on
n’est
pas
du
tout
certain
que
le
cerveau
soit
le
centre
de
la
conscience
ni
que
ce
qui
produit
de
l’intelligence
et
de
la
conscience
chez
nous
n’existe
pas
chez
le
végétal
d’une
autre
façon.
De
l’autre
persiste
et
signe
l’
hypothèse
du
«
cerveau-racine
»
(root-brain)
de
Darwin
dans
«
L'Origine
des
espèces
”
envisageant
que
l’équivalent
de
notre
cerveau
se
trouve
au
niveau
des
plantes
dans
les
racines:
«Il
est
à
peine
exagéré
de
dire
que
la
pointe
de
la
radicule
ainsi
dotée
de
sensibilité
et
ayant
le
pouvoir
de
diriger
les
mouvements
des
parties
adjacentes,
agisse
comme
le
cerveau
d’un
des
animaux inférieurs; le cerveau étant assis dans l'extrémité antérieure du corps, recevant les impressions des organes des sens,
et dirigeant divers mouvements ".
©
Conscience végétale
Nombre de pages : 2
Parution : février 2016