©
suite suite Coin Lecture & Accueil Coin Lecture & Accueil
Si j’ai pris cette image, c’est pour expliquer que cet Effet de surplomb existe aussi, toute proportion gardée, chez l’observateur social. En ‘dézoomant’ et en prenant progressivement du recul vis-à-vis de l’individu isolé, il finit par voir et ressentir des éléments que le sujet, qui est impliqué émotivement sur le terrain de son expérience, ne peut appréhender. Ce changement de focale permet à l’observateur social de saisir le lien entre, d’une part, ce qui lui est raconté et, d’autre part, des logiques sociales surplombantes ne se donnant à voir que dans une certaine apesanteur . Son attention n’est plus focalisée sur l’expérience unique de l’individu stricto sensu, par contre l’expérience unique de l’individu lui permet d’accéder à quelque chose de plus global, ce que vit le sujet résonne avec une partie de la conscience collective. En d’autres termes, le caractère unique de l’expérience vécue par le sujet témoignant auprès du sociologue n’est pas oublié, mais replacé dans un contexte élargi et communautaire, comme s’il y avait une intrication entre le sujet pris dans son expérience et la conscience collective. Hélas, ceci fait naître parfois une incompréhension, à savoir que la personne interviewée ou témoignant auprès d'un sociologue peut éprouver le sentiment de n’être pas prise en compte dans son exceptionnalité, puis en éprouver au final une certaine frustration. En réalité, c’est le fait de ne pas comprendre ce changement de focale, c’est-à-dire de modification de l’angle de vue, qui produit cette frustration. À l’inverse, le sujet interviewé comprenant combien à partir de son témoignage on peut ouvrir la perspective et faire du lien avec l’être collectif, se réjouira de ce RDV inattendu avec sa propre conscience collective, car il trouvera l’opportunité de se sentir lui et les autres en même temps.
A quoi sert un sociologue ? Son travail consiste à replacer un témoignage, un événement ou une expérience en cours, sur une plateforme communautaire le Moi et le Nous se cooptent. À cet effet, il va expliquer avec ses propres mots le lien entre ce que vit une personne et ce qu’il se passe à l’échelle du corps collectif. Attention à l’ego faisant parfois croire à celui qui narre son histoire et son expérience, qu’il est dépossédé de son témoignage, alors qu’il est au contraire élevé, sublimé pourrions nous dire, avec d’autres mots, d’autres concepts et une autre grille de lecture.
Lorsque l’effet de surplomb n’est pas compris Le récit ou le témoignage recueilli par le sociologue est étiré à une problématique sociale, à l’image d’un caoutchouc passant de 5 cm 50 cm. En d’autres termes, les éléments clés du récit sont réinterprétés puis projetés dans la toile de fond du collectif, au point que celui qui témoigne peut ne pas voir le lien entre ce que lui-même a formulé et l’interprétation finale qu’en fait le sociologue. Ceci est normal, car en réalité c’est la substantifique moelle de ce qu’il a narré (le témoin) , qui est refondue et projetée dans la sphère planétaire. Prenons deux exemples issus de mon expérience : celui de T et celui de S. T témoigne devant moi de son expérience en matière de communication animale intuitive ( communication inter-espèce par télépathie, la présence physique de l’animal n’est pas nécessaire. Elle met en contact l’esprit de l’animal, l’esprit du communicateur animalier et parfois d’Autres présences subtiles non humaines). Le champ de conscience de T est très focalisé sur la problématique de la conscience animale que cette personne connaît parfaitement, puisqu’elle l’expérimente depuis des années. Mais T ne fait aucun lien intuitif ou intellectuel, conceptuel ou empathique, entre son propre vécu de la CA intuitive et l’extérieur. Son hyper spécialisation lui confère une compétence reconnue dans son domaine, cela est incontestable. Par contre, les liens entre son expérience professionnelle et ce qu’il se passe en dehors de son champ de compétence lui échappent ou bien ne l’intéressent pas, peut-être par manque de temps. Aussi, lorsque j’entreprends de faire un lien entre le domaine de la CA intuitive et le champ de connaissance de l’ufologie (E.T.), T ne comprend pas et interprète ceci comme une récupération de sa propre problématique au profit d’une autre, ce qui selon mon angle de vue n’a aucun sens.